Taillerie de meules
Crédit : Archives fonds Magail, Marie-Louise Magail
Son emplacement
Bagnols-en-Forêt dispose de trois gisements importants de meules. Pour accéder au gisement le plus accessible, celui de “La Forteresse”, rendez-vous au parking du cimetière, chemin des Meules puis, engagez-vous sur la piste DFCI Le Petit Roc tout en vous laissant guider par la signalétique. Soyez prudents et bien chaussés, vous devrez emprunter un sentier de Grande Randonnée (GR 51).
Son histoire
Le territoire de Bagnols-en-Forêt dispose d’une grande quantité de prélèvements de meules et de pierres de taille, dont l’activité aurait débuté à partir du 2eme âge du fer et pendant plusieurs siècles.
Sur le versant sud d’un vallon, se trouve un gisement d’époque gallo-romaine. Cet atelier a dû fonctionner pendant une longue période ; les rebuts de taille couvrent toute la superficie sur plus d’un mètre d’épaisseur. Les meules défectueuses découvertes sur place sont de petites dimensions : 36 à 46 cm de diamètre, pour une épaisseur variant de 10 à 13 cm. Elles étaient donc dédiées à un usage domestique.
Mais le gisement le plus important est celui de “La Forteresse”, à la Pierre du Coucou. Cet atelier se trouvait à environ 600 mètres des voies antiques reliant Bagnols-en-Forêt à Puget-sur-Argens et Fréjus. Le site a extrait des meules de 90 à 160 cm de diamètres pour des épaisseurs allant de 15 à 50 cm. Ces meules en rhyolite amarante de l’Estérel furent retrouvées dans de nombreux moulins à huile et à blé de la région. Pour celles à usage domestique, seule une ébauche de meule de 60 cm de diamètre fut retrouvée.
L’exploitation de ces tailleries de meules s’est poursuivie jusqu’au Moyen-Âge, interrompue probablement à partir de 1392, date ou le Castrum fut détruit. Avec l’arrivée des colons en 1477, tous les gisements ont dû être remis en exploitation car le nouveau village prend un essor rapide et l’acte d’habitation prévoit la construction de moulins à blé et à huile. Cette industrie s’est alors poursuivie jusqu’au XVIIIème siècle. Les grosses meules visibles sur le site datent donc d’une période pouvant aller de 1478 à la fin du XVIIIème.
Source : Guy Désirat, Bagnols-en-Forêt – Contribution à l’étude de la Provence orientale, 1980.